- Le 4 août 2015
Les médias restent muets sur les conditions environnementales que pourraient contenir le cahier des charges et l'appel d'offres international.
Aujourd'hui, rien n'indique comment les collectivités locales coactionnaires y garantiront les enjeux environnementaux et sanitaires des territoires exposés aux nuisances des aéroports de Lyon.
Les seules informations relayées par la presse concernent les conditions financières et les candidats potentiels.
Le 31 juillet 2015, Les Échos publient un article intitulé « ADP ne sera pas candidat pour Aéroports de Lyon ».
Quant au Figaro du 21/07/2015 , il allonge la liste des potentiels actionnaires. À ceux déjà évoqués (Aéroports de Paris (ADP), Vinci, la Caisse des dépôts et l’aéroport de Genève, associé au groupe bancaire BPCE), il ajoute : « les fonds français Meridiam, Ardiant, le canadien SNC Lavalin ... »
En attendant de pouvoir vous informer sur les garanties que nous demandons, nous vous présentons le profil détaillé de ces différents candidats à la privatisation d'Aéroports de Lyon ...
voir aussi la liste complète et à jour des candidats à la privatisation d'Aéroports de Lyon
Genève Aéroport
Genève Aéroport, établissement public autonome, est propriété du canton de Genève, actionnaire unique.
L'aéroport n'a qu'une piste, d'où un seul appareil peut décoller toutes les 90 secondes minimum, entre 6 et 22 heures.
Les vols de nuit sont interdits en Suisse entre minuit et 5h00.
Récemment, le directeur général de Genève Aéroport a confirmé qu'il n'utilise pas non plus la tranche horaire entre 5h00 et 6h00.
Pour rappel : cela fait des années que les riverains des aéroports de Lyon demandent ce couvre-feu !
Malgré toutes ses restrictions, le trafic de l'aéroport de Genève connait une croissance quasi-constante depuis 2002. Il est passé de 8,52 millions de passagers en 2004 à 15,1 millions en 2014. Cette augmentation est fortement due aux compagnies low-cost, notamment Easy Jet pour qui l'aéroport de Genève est le plus grand Hub Européen. Plus de 40 % du trafic aérien de l'aéroport de Genève est lié à son activité (source : wikipédia).
D'après La Tribune de Genève :
Les émissions d’oxyde d’azote (NO), le principal agent polluant, sont passées en quatre ans de 456 à 630 tonnes par an. Elles devraient s’élever à 840 en 2030. Ce sont des prévisions optimistes calculées avec les avions les plus modernes. [...]
Aujourd’hui, l’aéroport produit 25% des émissions de NO du canton. En 2030, compte tenu de l’évolution du trafic, ce chiffre passera à 40%.
La pression des riverains de l'aéroport de Genève s'accentue. On peut les comprendre. Les avions low cost ne sont pas réputés pour être les moins polluants, ni les moins bruyants.
Genève veut se positionner comme candidat à la privatisation d'Aéroports de Lyon dans le cadre d’un consortium d’investisseurs, un fond d’investissement appelé CUBE, filiale luxembourgeoise du groupe Natixis, banque internationale de financement, de gestion et de services financiers du Groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’épargne).
Ce projet a déjà reçu l’assentiment du canton de Genève, par la voix de son Conseil d’État.
De nombreux communiqués de presse rapportent qu'à Lyon aussi il est accueilli favorablement par les collectivités locales et les actionnaires, en particulier par la CCI de Lyon.
Genève Aéroport présente sa candidature comme une démarche de collaboration. Mais il faut garder à l'esprit les restrictions et les contestations qui entravent l'augmentation du trafic sur sa plateforme. Cela nous invite à penser que Genève voudrait utiliser les aéroports de Lyon pour y dérouter les vols les plus contestés en Suisse, tout en continuant d'en encaisser les bénéfices. Pour les riverains des aéroports de Lyon, cela est particulièrement préoccupant, surtout en ce qui concerne les vols de nuit.
Dans la Tribune de Genève, Robert Deillon, directeur général de Genève Aéroport a déclaré :
Les avions qui arrivent trop tard sont régulièrement déroutés vers des plateformes en France, où il n'y a pas de couvre-feu.
Il ne fait aucun doute que parmi ces aéroports, il choisira systématiquement ceux de Lyon s'il en devenait actionnaire.
Il n'est pas tolérable qu'un établissement public étranger puisse ainsi décider d'augmenter les nuisances nocturnes infligées aux riverains du 4ème aéroport français, et du 3ème aéroport d'affaires de France. Les aéroports de Lyon, n'ont pas vocation à recevoir le trafic indésirable à Genève !
C'est pourquoi nous, riverains, demandons que des conditions environnementales sérieuses soient précisées dans le cahier des charges et dans l'appel d'offres international pour garantir notre qualité de vie et notre santé.
Aéroports De Paris (ADP)
ADP exploite notamment Roissy et Orly. D'après plusieurs médias, son PDG, Augustin de Romanet, aurait déclaré être plus intéressé par l'aéroport de Nice. Concernant Lyon, il craindrait « un conflit d'intérêts entre Roissy-CDG et Lyon-Saint-Exupéry ».
Vinci Airports
En 2013, Vinci Airports gérait en France les aéroports de Ancenis, Chambéry, Clermont-Ferrand, Dinard, Grenoble, Nantes, Poitiers, Quimper, Rennes - Saint-Jacques, Saint-Nazaire. Il participait également à Aéroports de Paris à hauteur de 8%.
D'après La Tribune :
Vinci pourrait faire jouer les synergies sur l'ensemble du Centre-Est où il gère déjà Grenoble et Clermont. [...]
Caisse des dépôts et consignations (CDC, généralement appelée Caisse des dépôts)
La Caisse des dépôts est une institution financière publique française. Elle s'est dotée en 2007 d'un plan stratégique, qui fixe quatre domaines d'action prioritaires : le logement, les entreprises et les PME, les universités et le développement durable.
Le 9 avril 2015, l'agence Reuters France rapporte que Pierre-René Lemas, directeur général de la CDC a déclaré :
Sur les aéroports dont le capital a vocation à être ouvert lorsque la loi Macron aura été votée, la réponse est oui, nous serons présents [...]
Nous travaillons avec d'autres partenaires pour voir dans quelles conditions nous pourrons formuler une offre [...]
Notre casquette d'intérêt général a un côté relativement rassurant pour les acteurs locaux.
Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Lyon
D'après la Gazette des Communes :
« Le moment venu, on fera savoir (quelle est) l’offre la plus intéressante et on ne s’interdit pas de participer à une offre », a expliqué Emmanuel Imberton, lors d’un petit-déjeuner organisé par France Unie, association de réflexion politique.
Autres fonds Français
Suite aux déboires concernant la privatisation de Toulouse, la compétition devrait être réservée aux candidats ayant déjà une expérience dans la gestion d'un grand aéroport. Mais vu la somme en jeu, il s’agira surement d'un consortium associant un gestionnaire d’aéroport à de grands fonds d’infrastructures.
Le Figaro du 21 juillet en évoque plusieurs :
Meridiam
Sur son site, Meridiam annonce investir « exclusivement en fonds propres dans des projets destinés à rendre un service aux citoyens et pilotés par la puissance publique. »
Meridiam participe au consortium qui vient de remporter le partenariat Public-Privé (PPP) de construction et de gestion du nouveau terminal central de l'aéroport de New York « LaGuardia » (source : L'AGEFI)
Ardian
Sur son site, Adrian dit se consacrer « à l’investissement dans des entreprises non cotées et à la gestion d’actifs pour compte de tiers ».
En 2014 « Ardian gère et/ou conseille désormais 50 milliards de dollars d’actifs »
Actuellement, Ardian participerait à l'infrastructure de l'aéroport de London-Luton (5ème aéroport du Royaume-Uni en termes de passagers).
Dans actionnaires Canadiens ?
C'est une piste évoquée dans un article de L'Express du 17/06/2015 intitulé « Aéroports à vendre » :
le Canadien SNC-Lavalin, déjà associé au consortium Symbiose à Toulouse, et en charge de 16 plates-formes régionales (Dijon, Nîmes, Tarbes, Vannes...) de taille plutôt modeste, mais pour qui ces deux aéroports seraient une occasion en or de montée en puissance dans l'Hexagone. [...]
Des fonds canadiens seraient aussi « particulièrement intéressés », notamment le Fonds de solidarité des Travailleurs du Québec, une société de capital investissement [...]
Des actionnaires chinois ?
En juin LyonMag concluait que :
La piste chinoise n'a pas donné de nouvelles depuis déjà un certain temps
D'après nos recherches, c'est toujours vrai.
Cela n'a rien d'étonnant, vu la polémique actuelle concernant l'oligarque chinois Mike Poon, soupçonné de corruption, et qui, selon notre Premier Ministre serait toujours le PDG de CASIL Europe (ex-Symbiose), le consortium chinois qui est censé avoir racheté pour 308 millions d'euros 49,99% des parts de l’État français dans la société de gestion Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB), fin 2014. (source: France 3 Midi-Pyréenées)