source:IGNLundi 7 septembre, l'agence Reuters publie un article le titre peut être traduit : « Plus d'une douzaine de prétendants encerclent les aéroports français » (page en anglais). Le lendemain, ces informations sont reprises dans de nombreux médias, lesquels mélangent les candidats sans distinguer ceux intéressés par les aéroports de Lyon, ou par celui de Nice. Ici, nous tenterons de mettre un peu d'ordre dans les candidatures pour Lyon.
Avant cela, remarquons que ni Reuteurs, ni les autres médias ne mentionnent l'aéroport Lyon-Bron qui est également concerné par la privatisation d'Aéroports de Lyon. Pourtant il s'agit du troisième aéroport d'affaires français et son impact environnemental sur la Métropole de Lyon est considérable, puisqu'il y est entièrement situé.
Il faudrait donc que le cahier des charges impose aux candidats ...

  • de préciser leur projet pour l'aéroport Lyon-Bron,
  • que la candidature retenue soit celle qui offrira les meilleures garanties environnementales (notamment pour empêcher la prolifération des nuisances aériennes nocturnes de la métropole de Lyon),
  • des conditions d'exploitation issues des concertations et des chartes en application,
  • de s'engager à ne pas céder la gestion de l'aéroport de Bron, sauf si le contrat d'exploitation intègre les conditions énumérées ci-dessus.

Les candidats à la privatisation d'Aéroports de Lyon

Le 8 septembre, Rue89Lyon reprend les infos de Reuters en ciblant  plus précisément : « Privatisation de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry : La liste des potentiels candidats ».

Sont notamment cités :

  • Vinci Airports, qui opère déjà plusieurs aéroports régionaux français (Chambéry, Clermont-Ferrand, Grenoble, ...). Vinci envisagerait une offre conjointe avec la Caisse des Dépôts et Consignations et l'assureur Predica,
  • Genève Aéroport qui avait déjà fait part de ses intentions,
  • les « habitués de ces enchères » (?),
  • les fonds d’investissement Macquarie (groupe d'investissement Australien) et Global Infrastructure Partners (GIP, l’opérateur de London City et London Gatwick),
  • les fonds de pension canadiens comme CPP (Canada Pension Plan).
    En juillet, Le Figaro avait aussi évoqué les Canadiens SNC-Lavalin et le Fonds de solidarité des Travailleurs du Québec,
  • les fonds souverains asiatiques (?),
  • les entreprises espagnoles Ferrovial (aéroports écossais et anglais) et ENAIRE (ex-Aena, aéroports de Madrid et Barcelone),
  • l’italien Atlantia (le gestionnaire de l'aéroport de Rome, mais qui aurait déclaré à Reuters être surtout intéressé par Nice),
  • le groupe Malaysia Airport.

Reuters évoque aussi d'autres candidats, sans préciser s'ils sont intéressés par Lyon, Nice ou les deux :

  • Industry Funds Management qui a déjà des participations minoritaires dans les aéroports de Vienne et de Manchester,
  • Singapore Airport,
  • Ontario Teachers' Pension Plan (OTPP),
  • des fonds souverains (deux sources ont précisé à Reuters que Nice serait la cible préférée de ces candidats) ...
    • Abu Dhabi Investment Authority (ADIA),
    • GIC de Singapour
    • et le fond de pension koweïtien Wren House,
  • enfin, des banquiers ont dit à Reuters qu'il faut aussi tenir compte des acheteurs chinois pour Lyon « car c'est le plus petit des deux aéroports ».

Le Figaro du 21 juillet avait aussi évoqué les fonds français Meridiam et  Ardiant.
Et d'après la Gazette des Communes, la CCI de Lyon « ne s’interdit pas de participer à une offre ».

Mise à jour du 21/09/2015
Le Figaro relaye les propos ministre de l'Économie Emmanuel Macron qui précise que les actionnaires minoritaires (dont la CCI de Lyon) ne participeront pas à l'offre retenue :

les actionnaires minoritaires des aéroports de Nice et Lyon (CCI, collectivités locales) ne seraient pas partie prenante dans une offre ou une autre, comme cela a pu être envisagé.

Mise à jour du 15/09/2015
Les Échos évoquent d'autres candidats, notamment l'aéroport de Francfort qui serait moins mal accueilli à Lyon que Genève.
Concernant l'italien Atlantia (aéroport de Rome), Les Échos indiquent qu'il « mènerait la course avec EDF, selon des sources ».
Concernant les fonds souverains singapouriens, Les Échos ajoutent Temasek à la liste.
Et concernant les fonds souverains canadiens, le journal mentionne aussi PSP (office d’investissement des régimes de Pensions du Secteur Public : Investissements PSP) et CDPQ (Caise de Dépôt et Placement du Québec).

Pour des informations plus détaillées sur les premières candidatures annoncées, nous vous invitons à consulter notre article « Privatisation d'Aéroports de Lyon : le point sur les candidats » du 4 août 2015.

Autres informations de Reuters sur la privatisation d'Aéroports de Lyon

Concernant Lyon et Genève, Reuters précise :

Les chefs d'entreprise locaux reconnaissent que la proximité de Lyon à Genève pourrait apporter des économies, mais ils ont exprimé leur inquiétude qu'un accord amène l'aéroport suisse à garder les routes commerciales de haute qualité tandis qu'il laisserait à son rival français la majeure partie du trafic à faible marge.

Concernant le prix fixé pour la vente, Reuters explique qu'il soit aussi bas à cause d'un « probable » plafonnement de la dette que le candidat pourrait contracter afin de répondre à l'appel d'offres.
D'autre part, Lyon nécessiterait plus de dépenses en capital.

Les particuliers pourront participer à la privatisation de l'aéroport de Nice ...
... et Aéroports De Lyon ?

Ce 9 septembre, le site Boursier.com indique :

« Nous sommes en contact avec le cabinet de Christian Estrosi, le président de la Métropole Nice Côte d’Azur, pour intégrer une opération de crowdfunding dans la cadre de la privatisation », explique Thierry Merquiol, le président de Wiseed [...] En revanche, Thierry Merquiol exclut pour l’heure de regarder du côté de l’aéroport de Lyon, du fait d’une absence de soutien politique pour un tel projet.

Rappel du calendrier de la privatisation d'Aéroports de Lyon

Dans une entrevue parue le 8 septembre dans le Progrès, le président de la CCI de Lyon rappelle le calendrier:

Le ministre nous a précisé que les collectivités locales seraient associées à la rédaction du cahier des charges (qui doit être arrêté en septembre, NDLR). Le premier round pour la sélection des candidats devrait se faire début décembre. Le choix final sera connu début janvier pour que la réalisation de la cession/acquisition soit effective en mars –avril.