En pleine campagne pour les élections municipales, et au titre de la liste « Ensemble pour Bron » menée par Annie Guillemot, je tiens bien évidemment à m’adresser aux adhérents de l’association MARIBA, aux riverains brondillants qui habitent à proximité de l’aéroport de Bron et aux visiteurs du site aeroportdebruit.fr, créé par MARIBA. Au cours de ce mandat qui s’achève, j’ai été l’élu en charge de ce dossier de l’aéroport et j’ai suivi la création et les travaux de MARIBA.

Ce que j’apprécie chez MARIBA, c’est que ses membres sont à la fois déterminés et constructifs, et surtout qu’ils connaissent très bien leur sujet.

L’association MARIBA est membre de la CEMUE – Commission Extra-Municipale d’Urbanisme et d’Environnement – que je préside, et à l’occasion de la révision du PEB – Plan d’Exposition au Bruit – son Président a pu intervenir pour donner le point de vue des Riverains.

Il est important de rappeler aux adhérents de MARIBA, qu’au tout début de la procédure de révision du PEB, dès la première réunion de présentation du projet de PEB, le 10 décembre 2009 en Commission Consultative de l’Environnement de l’aéroport de Lyon-Bron, j’ai appelé les élus des communes voisines à ne pas accepter les hypothèses d’augmentation de trafic qui devaient servir de référence à l’élaboration du PEB (8 absentions sur 11 votants)

J’ai mené le même travail au Grand Lyon, qui a conduit à un avis réservé de l’Assemblée Communautaire pour les mêmes motifs d’hypothèses démesurées de croissance du trafic, le 7 février 2011.

Ce dossier mérite quelques explications.

En effet, d’un côté l’Aviation civile nous dit « plus les hypothèses de trafic sont élevées, plus le PEB sera protecteur et donc les riverains ont tout intérêt à défendre un PEB élaboré à partir d’hypothèses élevées» ; cela peut s’entendre.

Mais, ce que j’ai toujours affirmé pour ma part, c’est qu’il ne fallait pas accepter ces hypothèses d’augmentation du trafic, tant le danger était grand que ces hypothèses deviennent un jour réalité. Ainsi demain, on aurait pu nous dire « Vous connaissiez bien ces hypothèses et vous les avez accepté en votant le PEB… ».

Ensuite est venu le temps de l’enquête publique sur le PEB. Certes, il était indispensable de réviser le PEB, devenu obsolète ; mais le vrai intérêt de l’enquête publique, c’est d’avoir fait un zoom sur cet aéroport et rares sont les enquêtes publiques qui ont autant mobilisé des riverains, des associations locales…

L’enquête publique a donc fait connaître et comprendre les problématiques de riverains de l’aéroport de Bron à tout le Grand Lyon et c’est tant mieux.

Quant à nous, au titre de la liste « Ensemble pour Bron » menée par Annie Guillemot, nous sommes sur une position d’équilibre.

L’aéroport de Bron a fêté ses 100 ans en septembre 2010 et il fait partie du patrimoine commun. Il a vu le développement de l’aviation et il a connu le départ des gros avions vers l’aéroport de Saint-Exupéry en avril 1975. Puis, il a connu ensuite le développement de l’aviation d’apprentissage, de l’aviation de loisirs et de l’aviation d’affaires. Nous ne souhaitons pas la fermeture de l’aéroport de Bron. Nous sommes pour un développement modéré et mesuré de l’aviation d’affaires, mais à nombre de mouvements constants ; autrement dit, si l’aviation d’affaires se développe même modérément, cela doit alors s’accompagner d’une contention de l’aviation de loisirs.

A titre d’illustration (et MARIBA le dit très clairement), il faut s’opposer fermement au développement des baptêmes de l’air en hélicoptère ou en avion, vendus par des enseignes de la grande distribution, comme on vend des enveloppes cadeaux à Noël… Pourquoi ? Parce que ce sont des vols très courts, qui ont lieu le week-end, qui produisent des nuisances certaines et qui sont de produits de loisirs de consommation sans vraiment créer des vocations.

La question des vols de nuit fait également débat. La question n’est pas de s’opposer aux vols de nuit par principe. La question est que l’aéroport de Bron se situe dans une zone urbaine dense, à proximité immédiate d’un bassin de vie majeur de l’agglomération et que le confort de quelques-uns qu’il soit personnel ou professionnel, ne doit pas nuire au plus grand nombre. Oui, ces vols de nuit doivent être évités et interdits. Rappelons cependant que personne ne discute, ni ne polémique sur les vols sanitaires de nuit (dont un certain nombre sont liés à des dons d’organes en urgence).

Il me faut enfin rappeler le travail mené par les associations au sein de la Commission Consultative de l’Aéroport et au sein de la Commission restreinte qui se réunit plus fréquemment.

Ce travail n’est pas facile, mais il produit des résultats :

-       L’interdiction de tours de piste le dimanche après-midi en horaires d’été

-       L’incitation à équiper les avions de silencieux et à réformer les anciens appareils les plus bruyants et qui sont impossibles à équiper.

-       La constante sensibilisation des pilotes à respecter les trajectoires recommandées

-       Et bien d’autres mesures encore, dont bon nombre sont proposées par les associations de riverains…

La charte de lutte contre les nuisances sonores a été signée le 29 avril 2011. J’ai rappelé à l’époque qu’il a fallu 2 ans pour formaliser cette charte et que cette signature marquait officiellement une première avancée sur la question de la lutte contre les nuisances sonores, avec l’interdiction des tours de piste d’entraînement le dimanche à partir de 12h et en horaires d’été. J’ai rappelé à l’époque que nous avions demandé également une interdiction le samedi entre 12h et 15h ; ainsi que l’application de cette mesure toute l’année et non pas qu’en horaire d’été.

Je n’oublie pas non plus les nuisances dues à la plate-forme d’hélicoptères de l’hôpital cardiologique. Nous agissons pour que les mouvements se fassent par le sud, dès que les conditions le permettent. Nous demandons aux pilotes d’éviter les vols stationnaires au-dessus des habitations. Nous demandons de limiter les vols aux seules urgences qui le justifient en limitant au maximum les vols à vide, d’entraînement ou pour recharger du matériel (civières ou autres)…

Mais chacun, là aussi, comprend bien que des vies peuvent être sauvées par la vitesse d’intervention…

Pour conclure, sachez que je suis à vos côtés, avec l’objectif de rechercher des solutions concrètes et raisonnables, inscrites dans la durée et négociées, comprises et acceptées par toutes les parties en présence. C’est ce qui me guide, pas de promesses, pas d’annonces inconsidérées de mesures dont la maîtrise n’est pas du seul ressort de la Mairie, mais un travail de médiation active, basé sur une connaissance solide des problèmes de chacune des parties. Un travail de fond, qui prend et prendra du temps.

Jean-Michel LONGUEVAL, Ensemble pour Bron.